dimanche 4 décembre 2016

L'élection d'un Président de la vraie France

L’élection présidentielle approche et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle réserve beaucoup de surprises.
A droite les choses sont maintenant calées et François Fillon représentera la droite républicaine, une droite libérale, celle là même qui au-delà des caricatures a remis sur pied des pays comme le Canada, l’Australie ou l’Espagne, même si les comparaisons ne peuvent être à l’identique.
On l’a vu la bataille des primaires a complètement bousculé la réaction des électeurs de droite et encore plus les commentateurs, mais aujourd’hui à droite le paysage est clair.
A gauche la décision logique mais spectaculaire de François Hollande, le président de la république en place, rebat toutes les cartes des candidats potentiels et nous avançons vers une profusion de candidats.
Sur la dizaine de candidats déclarés ou encore à venir en réalité se détachera très vite la candidature de Manuel Valls. L’électorat de gauche se sait en perdition et le seul candidat qui se prétend de gauche capable d’exercer la fonction reste le premier ministre jusqu’encore quelques jours.
Il est contesté dans sa politique mais tout comme Fillon qui a été premier ministre de Sarkozy, la cinquième république a cela de porter les responsabilités du pouvoir sur le Président et non sur le premier ministre qui parait comme un homme ayant appliqué sa politique. Jospin sans la multitude de candidats en 2002 aurait pu gagner alors qu’il était en fonction. C’est d’ailleurs cette profusion de candidats qui fera sans doute perdre aussi Manuel Valls, sauf que ce dernier est un homme jeune en politique et a prouvé un charisme et un dynamisme qui a permis souvent de la comparer à Sarkozy, référence en la matière.
Il y aura certes Mélenchon qui au premier tour captera les voix d’une gauche plus radicale, comme à l’accoutumé, mais qui ne peut qu’égratigner le candidat d’une gauche socio-démocrate qui est la tendance majoritaire dans le pays, comme dans beaucoup de pays européens ayant accepté depuis longtemps l’économie de marché.
Le centre sera capté par Macron qui prendra des voix à droite et à gauche, je ne crois pas à une candidature significative, si elle voit le jour, de Bayrou qui en est à son troisième essai.
Marine Lepen avec la candidature de Fillon va avoir beaucoup de mal à faire un score qui aurait été spectaculaire avec d’autres candidats de droite, pour la simple raison qu’elle ne pourra mettre en cause de quelconques implications judiciaires de François Fillon qui sont le breuvage habituel du populisme.
Ainsi donc au deuxième tour nous aurons vraisemblablement un duel Fillon-Lepen ou Fillon-Valls.
Sauf que comme nous l’avons vu « les commentateurs » c'est-à-dire la presse bobo-gaucho-parisienne, a envie de choisir le candidat à la place du peuple, la tentative avortée de Juppé en est la preuve flagrante. Et aussi car l’élection présidentielle est le rapport d’un homme avec la France et qu’elle fait dans le passionnel plus que dans le cartésien.
En quelques mois, quelques semaines, quelques jours cette alchimie complexe fait ou défait un candidat.
Vous verrez que maintenant qu’Hollande n’est plus candidat et ce dès après Noël, il partira comme un président avec une cote de popularité la plus haute de toute l’histoire. C’est bien connu en France on adore les ex-présidents et depuis une semaine Hollande est rentré dans cette catégorie.
Fillon qui avant le premier tour des primaires de la droite passait pour un homme effacé, certes compétent mais avec une politique de l’eau tiède, est devenu un radical proche de l’extrême droite catholique intégriste.
Manuel Valls sera sans nul doute l’homme providentiel de gauche que la presse montera pour arriver à un duel de panache avec Fillon.
Le fond en politique n’y fait plus rien, tout est dans l’image surtout celle parisienne et je regrette que la presse régionale n’affirme pas davantage ce qu’elle ressent sur le terrain, elle seule est capable de refléter sans déformer la température politique du pays, par sa proximité avec le monde vrai, celui laborieux qui se bat. Les résultats des primaires de droite montraient au fur et à mesure de la soirée électorale et l’arrivée des dépouillements des grandes villes, une température politique qui se rapprochait de ce que cette presse nationale voulait voir depuis des semaines.
Le moindre faux pas des candidats, la moindre petite phrase sortant du bien pensant, fera pencher le soir ou le matin leur cote vers la victoire ou la défaite. En réalité c’est surtout la défaite des idées, des convictions, cachées par le paravent du voyeurisme qui fera ou non l’élection présidentielle, les Etats-Unis viennent d’élire un président dont la notoriété est issue de la téléréalité, quelle meilleure preuve.

J’implore la presse régionale de se démarquer des lignes tracées depuis Paris, elle seule peut refléter les aspirations du pays, sa soif de le sortir du marasme et justement d’accompagner à Paris un président de la France des provinces par sa proximité avec la vraie France.  

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